- 8 décembre: l'Immaculée conception ***

La « Toute Sainte », Marie Immaculée

Juste avant Noël, l’Eglise contemple la merveille que Dieu réalise dans le monde. En devenant l’un de nous, Celui à qui l’on donnera le nom de Jésus – c'est-à-dire Dieu sauve » - recrée l’humanité, lui redonne sa beauté originelle pour la conduire au Père « splendide, sans tache ni ride, ni aucun défaut » (Ep 5,27).

Aux chrétiens de Lyon, Saint Irénée explique : « Dans les derniers temps notre Seigneur Jésus Christ s’est fait Homme parmi les hommes afin de rattacher la fin au commencement, c'est-à-dire l'homme à Dieu. Dès le commencement, le Verbe a annoncé que Dieu serait vu des hommes, qu'II vivrait et converserait avec eux sur la terre, Il l'a annoncé par les prophètes, qu'II se rendrait présent à l'ouvrage qu'II avait Lui-même modelé, pour le sauver et se laisser saisir par lui afin que, enlacé à l'Esprit de Dieu, l'homme accède à la Gloire du Père ».

En disant « oui » à l’Ange Gabriel, Marie est révélée comme celle en qui le Christ accomplit son œuvre : en elle, le péché n’a pu prendre aucune place. Depuis sa conception ; car en façonnant son corps en Marie, le Dieu éternel saisit tout en son Amour. Il n’y a plus l’avant et l’après de notre temps profane. En Marie, Dieu nous fait le cadeau de voir ce que nous devenons par le baptême : « tout » nous est donné à nous aussi : l’homme ancien n’existe plus (n’a plus de poids) ! Mais nous savons bien que « tout » est à déployer dans le temps de nos vies et que demeure le combat spirituel dans « une création qui gémit maintenant et encore dans les douleurs de l’enfantement » observe saint Paul (Rm 8,15).

Marie « immaculée » n’aurait-elle pas connu nos difficultés, nos combats, nos souffrances ? Ô si ! L’évangile montre que rien ne lui a été épargné : enfance de Jésus menacée, inévidence de sa place de mère au cours du ministère de Jésus, inexprimable souffrance du Calvaire… Mais alors que notre combat spirituel est d’abord un combat « contre » nous-même et notre inclination au péché, le combat de Marie est oblatif, plein consentement à la volonté du Père.

En cela nous connaissons que Marie est « plus jeune que le péché », qu’elle est « toute sainte » et qu’ainsi elle coopère sans réserve à l’œuvre de salut de son Fils dès l’Annonciation. Voilà pourquoi Marie a été proclamée « Mère de Dieu » au concile d’Ephèse et que l’Eglise la vénère et la prie comme Mère du Christ et Mère des hommes.