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La Foi des Chrétiens

- Première approche du christianisme *

Premiers éléments pour découvrir le christianisme

Nous présentons ici le christianisme tel qu'il s'est donné à voir historiquement comme religion nouvelle. Pour une présentation plus théologique, voir les liens suivants.

Chjrist Vezelay

Vous pouvez aussi écouter une présentation très simple du Père françois Lestang, professeur de Nouveau testament à l'université catholique de Lyon :

 

Le christianisme est apparu en Palestine à l’époque de Tibère, empereur romain. Il s’est répandu rapidement dans tout le bassin méditerranéen. Outre les documents du christianisme primitif (Écrits du Nouveau testament et lettres pastorales), nous avons une mention des « disciples d’un certain Christos » chez des auteurs comme Suétone ou Pline. Un auteur juif  hellénisé et citoyen romain du premier siècle de notre Ère, Flavius Josèphe, en parle ainsi : 

 

« A cette époque-là, il y eut un homme sage nommé Jésus, dont la conduite était bonne ; ses vertus furent reconnues et beaucoup de juifs et des autres nations se firent ses disciples.

Pilate le condamna à être crucifié et à mourir.

Mais ceux qui étaient ses disciples prêchèrent qu’il leur était apparu le troisième jour et qu’il était vivant. Peut-être était-il le Messie au sujet duquel les prophètes avaient dit des prodiges ? ».

                                             Recension d’Agapios de Hierapolis (Arabe, 10° siècle)

 

 

Origine du Christianisme :

Sous le règne de Tibère césar, la Palestine est occupée. Ponce Pilate est le Procurateur  de cette « Province » romaine. Il a laissé le souvenir d’une grande brutalité (nombreuses exécutions).

A cette époque, un prédicateur juif appelé Jean le Baptiste se tenait sur les bords du Jourdain et appelait tous ceux qui s'approchaient de lui à recevoir un baptême de conversion en vue du pardon des péchés (évangile de Marc 1, 4). Jésus est né en Judée (région de Jérusalem) à Bethléem. Il commence un parcours de « Rabbi » itinérant.[1]Le début de son parcours de prédicateur est situé par les évangélistes au moment du baptême qu’il reçut par Jean-Baptiste dans le Jourdain. Voici comment l'évangile de Marc présente le début de sa vie publique :

En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain.

A l'instant où il remontait de l'eau, il vit les cieux se déchirer

et l'Esprit, comme une colombe, descendre sur lui.

Et des cieux vint une voix: "Tu es mon Fils bien-aimé, il m'a plu de te choisir"

Jésus "proclamait l'Evangile de Dieu et disait : - Le Règne de Dieu s'est approché: convertissez-vous et croyez à l'Evangile!" (Marc 1,14-15). Entouré de douze disciples appelés « apôtres », c'est-à-dire envoyés - apostolos en grec, suivi par une foule de plus en plus nombreuse, il enseigne, guérit des malades, expulse des démons et accueille dans son entourage des personnes exclues par le Judaïsme en raison de leur position sociale, leur métier ou leur handicap : percepteurs d’impôts, prostituées, bergers, pécheurs.

Le code de pureté légale était très exigent dans la religion juive du premier siècle : aliments, hygiène, relations sociales, tout était soigneusement réglementé. Un juif, par exemple, n’avait pas le droit d’entrer dans la maison d’un  non juif, ni de prendre son repas avec lui. Les malades d’infections étaient déclarés impurs et devaient être tenus à l’écart. Ils ne pouvaient même pas prier au Temple. Jésus marque une prédilection pour les pauvres et les exclus. Après lui, le Christianisme (mot forgé à partir de christos) s'est distingué de la religion juive en n'imposant plus les nombreuses observances légales (613) dans la vie quotidienne des fidèles, tout en appelant les fidèles à la sainteté dans tout ce qui fait leur vie.

Le message de Jésus :

Jésus annonce l’imminence du « Royaume de Dieu », l'état de paix parfaite instaurée par Dieu, que les juifs attendaient pour la fin des temps. Ce Royaume n’est pas sur le même registre que les systèmes politiques : Il consacre le règne de Dieu dans les relations humaines et cette paix rejaillit sur toute la création. Il commence dans le cœur des croyants et cela les engage à changer de vie et à vivre une fraternité fondée sur la relation que chacun peut nouer avec Dieu. Avec Jésus le Christ, Dieu est prié comme un Père très proche, un Père qui pardonne les péchés et donne la vie éternelle.

La foi chrétienne engage une solidarité qui ne connaît plus de frontières ni de ségrégations : « il n’y a plus ni l’homme ni la femme, ni l’esclave ni l’homme libre, ni le juif ni le païen » explique l’Apôtre Paul. L’amour fraternel va jusqu’à l’amour des ennemis : « Moi je vous dis : aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent » dit Jésus dans le célèbre « sermon sur la montagne » (évangile de Matthieu).

A la veille de son procès et de sa mise à mort, Jésus dévoile plus nettement son identité: "sachant qu'il vient du Père et qu'il retourne à lui" écrit Saint Jean dans le quatrième évangile, Jésus déclare à l'un des apôtres qui voulait voir Dieu le Père : "Depuis le temps que je suis avec vous, Philippe, tu ne me connais pas encore ? Qui me voit, voit le Père" (Jn 14,9-10).

L’annonce et le témoignage de l’Église :

« Dieu l’a ressuscité, ce Jésus que vous, vous aviez fait crucifier ! »

C’est l’annonce première et toujours centrale aujourd'hui, celle qui fut faite publiquement par l’Apôtre Pierre au matin de Pentecôte, l'une des très grande fête juive à Jérusalem, cinquante jours après la Pâque au cours de laquelle Jésus avait été crucifié.

Depuis, l’Église ne cesse de reprendre cette confession appelée kerygme (annonce): Le Christ (ce qui signifie celui qui a reçu l’onction royale de la part de Dieu) est vivant dans la gloire de Dieu. Ressuscité pour toujours, il est présent à son Eglise; il est là où les chrétiens se rassemblent pour célébrer un culte, et tout particulièrment « l’eucharistie » (la messe), repas symbolique d’action de grâce qui fait mémoire du dernier repas de Jésus avant sa mort sur une croix.

L’Eglise fait aussi les sacrements, des rites religieux célébrés au nom de Jésus Christ, de Dieu le Père et de l'Esprit Saint. Les sacrements font naître et grandir les chrétiens dans la foi et consacrent les étapes majeures de leur existence : naissance (baptême), mariage, engagement religieux (ordinations), mort (la célébration des funérailles qui n'est pas un sacrement mais rappelle le baptême). Dans chaque sacrement, l’Esprit de Dieu est présent et le chrétien est fortifié par une grâce spéciale. Catholiques, orthodoxes et protestants n'ont pas tous les mêmes sacrements : seul le baptême est commun à toutes les confessions.

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit : Au contact de Jésus, et dans l'incroyable expérience de sa résurrection, avec l'Esprit répandu sur eux à Pentecôte, les disciples de Jésus entrent dans une nouvelle connaissance de Dieu. Dieu se fait connaître comme Amour, comme communion. Dieu Trinité signifie le mystère personnel de Dieu Un et ineffable en trois relations personnelles. Le signe de la croix est donc une confession de foi en Dieu Père, Fils et Saint Esprit.

L’Eglise est « le peuple de Dieu », c'est-à-dire tous ceux qui ont été baptisés. Elle est envoyée dans le monde pour annoncer l’Evangile et pour servir les hommes : chaque chrétien, là où il se trouve, devrait toujours être prêt à servir celui qu’il rencontre, à commencer par le plus pauvre. Mère Térésa, Martin Luther King ou l’Abbé Pierre sont de belles figures de chrétiens serviteurs de leurs frères, comme l’a été Jésus. Nombreux sont les chrétiens qui vivent ainsi dans la discrétion !

Les principales fêtes catholiques : [voir les messages qui seront consacrés aux fêtes chrétiennes]

Noël : 25 décembre. Le symbolisme du solstice d’hiver est choisi pour célébrer la venue de la lumière de Dieu en Jésus Christ dont on rappelle la naissance : né à Bethléem de la Vierge Marie.

Pâques : date variable en fonction de la lunaison au printemps (14 de Nisan juif) : la Résurrection du Christ inaugure le temps nouveau où l’humanité est réconciliée avec Dieu. Si la mort ne disparaît pas du monde, elle est vaincue par la résurrection de Jésus et n'est plus la fin de la vie de l'homme puisqu'il est promis à la vie éternelle et à la résurrection à la fin des temps.

L’Ascension : un jeudi, 40 jours après Pâques, célèbre la montée du Christ à « la Droite de Dieu ». Les chrétiens croient que Jésus-Christ est venu de Dieu : "vrai Dieu né du vrai Dieu" et réellement devnu homme, "né de la Vierge Marie". Le titre de "Christ et Seigneur" signifie que désormais le Christ est en Dieu avec son humanité glorifiée.

La Pentecôte : Cinquante jours après Pâques, l’Église célèbre la venue de l’Esprit de Dieu dans le cœur des croyants. La Pentecôte rappelle aussi  la naissance de l’Église : c'est l’assemblée de tous ceux qui confessent le Christ comme Sauveur et comme Seigneur et accueillent l’annonce de l’évangile, qui signifie « bonne nouvelle » : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique pour que par lui, le monde soit sauvé (évangile de saint Jean). Tous ceux qui reçoivent l'Esprit Saint sont alors envoyés eux aussi témoigner de Jésus dans le monde. Ils reçoivent la force de vivre selon l'Evangile.

 

Livre recommandé : Jean Comby   Pour lire l'histoire de l'Eglise, Cerf 2003

Livre Jean Comby

 



[1] Un « Rabbi », à cette époque, désignait un maître pour l’interprétation des Écritures juives. Les Rabbis étaient plutôt des pharisiens, hommes pieux et vertueux vivant au contact du peuple et prenant des distances avec la religion officielle du Temple.

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